Longtemps considérée comme un trouble alimentaire ou comme un signe de laisser-aller, l’obésité s’affirme comme l’une des pires épidémies du XXIe siècle. Alors que la recherche sur ses causes progresse, sa prévention et sa prise en charge demeurent insuffisantes.
Jusqu’à présent, les pouvoirs publics ont communiqué sur les bienfaits d’une alimentation équilibrée et incité par des chartes, l’industrie agroalimentaire à s’autoréguler. Depuis 2012, des taxes pèsent sur les sodas et les boissons énergisantes pour encourager la modification des comportements ou la recette des produits. Au niveau médical, faute d’actions préventives pluridisciplinaires, le recours à la chirurgie bariatrique explose : depuis 2006, le nombre d’opérations a triplé pour atteindre le chiffre de 47 000 en 2014. Des voix s’élèvent pour réclamer des mesures plus radicales comme l’interdiction totale de la publicité en direction des enfants, la taxation des produits néfastes, la gratuité de certains actes de prévention ou la notation des produits en fonction de leur qualité nutritionnelle. Sur le terrain, 37 centres spécialisés de l’obésité (CSO) sensibilisent les professionnels tout en recensant les meilleures pratiques.
Maladie de l’abondance qui touche les plus pauvres, l’obésité est une manifestation parmi d’autres, du « mal développement » de nos sociétés modernes.