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Publié le 4 février 2018

La révolution de l’e-santé

L’e-santé désigne les domaines et usages médicaux auxquels sont appliquées des technologies numériques. Celles-ci pourraient révolutionner la détection et le traitement des maladies, ainsi que la relation médecin-patient.

Un système de santé personnalisé, fluide et performant se profile. Cette révolution est prometteuse dans les domaines de la médecine à distance, du croisement des données médicales et de la prévention. La France fait face à la désertification médicale et plutôt que de passer par des mesures complexes d’obligation d’installation coercitives, la réponse est peut-être dans la télémédecine. Certaines solutions existent déjà : la cabine Consult Station de H4D accueille le patient pour une visioconsultation avec un professionnel et effectue des tests médicaux. Ces nouvelles pratiques intéressent les personnes éloignées des pôles urbains, celles à mobilité réduite et même les détenus. Elles pourraient se généraliser puisque désormais, certains actes de télémédecine sont pris en charge par l’Assurance maladie.

Autre avancée de taille : le partage des données des patients. Le dossier médical partagé (DMP), strictement confidentiel, devrait être généralisé courant 2018. Tel un carnet de santé numérique, il recueille et stocke les antécédents du patient : allergies, examens, traitements… grâce auxquels les médecins pourront établir avec certitude leurs diagnostics et prescriptions.

Enfin, à plus long terme, le numérique promet une médecine plus préventive, où les risques sont identifiés en amont. Toutes les données produites par notre corps seraient récoltées et analysées par des applis et des objets connectés, pouvant repérer les signes avant-coureurs de divers troubles. Mieux, l’analyse des gènes permettrait de prédire la probabilité de maladies. Un formidable gain d’efficacité pour les systèmes de santé, qui se focaliseraient sur les individus à risques. Les défis technologiques et éthiques de l’e-santé sont immenses : hautement sensibles, les données médicales des individus doivent être traitées avec le plus grand soin. A ce titre, l’UE s’est dotée d’un règlement sur la protection des données personnelles. Une protection également informatique : en 2015, la compagnie d’assurance santé Anthem a subi le vol des données de 78 millions d’assurés.

La santé, comme les autres domaines, ne peut résister à l’essor des nouvelles technologies. Et les questions techniques, économiques et éthiques sont ici aussi importantes que les promesses.