La France s’enorgueillit, avec raison, de la qualité de son système de soins, souvent présenté comme l’un des meilleurs au monde. Même vraie, cette affirmation n’en cache pas moins de réelles fragilités. Hier universel et équitable, notre système de soins se révèle être, au fil du temps, de plus en plus inégalitaire, notamment dans les zones sensibles et rurales, touchées par la désertification médicale.
Face à cette situation, les pouvoirs publics s’organisent, en privilégiant des mesures d’incitation. Quoique louables, ces efforts se révèlent dans l’ensemble insuffisants. Bien souvent, les élus locaux doivent recourir à des mesures d’urgence comme l’octroi de primes d’installation, la création de maisons médicalisées, la sollicitation d’agences de recrutement ou l’embauche de médecins étrangers. De l’avis de tous, ces mesures ne suffiront pas à résorber la « fracture médicale » qui menace la cohésion de nos territoires. Au-delà, il semblerait que ce soit le pacte social scellé à la Libération qui se trouve aujourd’hui menacé.