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Publié le 11 août 2017

Sécurité routière : en bonne voie

En 1972, on dénombrait plus de 18 000 victimes de la route. Et, alors même que le nombre de véhicules avait triplé, on n’en comptait plus que 3 477 en 2016. Les principales raisons de cette évolution positive sont dues aux avancées technologiques des automobiles, aux actions de sensibilisation et de prévention et au durcissement des contrôles. Outre son coût humain, le montant de l’insécurité routière représente 2,2 % de notre produit intérieur brut.

Bien que la vitesse et l’alcool demeurent les principales causes d’accidents, de nouveaux risques apparaissent : 59 % des Français utilisent leur téléphone mobile au volant tandis que l’on constate un relâchement du port du casque à moto et de la ceinture de sécurité en voiture.

Les campagnes de prévention se heurtent régulièrement à l’expérience du conducteur qui transgresse les règles sans pour autant devenir une victime de la route. Selon le baromètre annuel AXA Prévention, les Français ont commis en 2016, en moyenne, neuf infractions sur un même trajet.

Depuis le 1er janvier dernier, les accidents de la route étant la première cause de décès au travail, les employeurs sont tenus de donner le nom du salarié fautif au volant d’un véhicule appartenant à l’entreprise. Même si certains se sont émus de voir le patron ainsi érigé en délateur, il est néanmoins impossible de laisser s’installer une forme d’impunité lors des déplacements professionnels.

Première cause de mortalité et de handicap chez les 18-25 ans, le taux d’alcoolémie légale a été abaissé à 0,2 g/l pour les jeunes conducteurs. Les pouvoirs publics attendent beaucoup de la mise en place des radars leurre, de la privatisation de la conduite de voitures radar et de la généralisation de la vidéoverbalisation pour faire reculer les excès de vitesse, délits responsables d’un accident de la route sur trois.

Une amende de 90 euros n’ayant pas la même signification pour tous les conducteurs, fin avril, le Royaume-Uni, comme l’ont déjà fait la Suède ou la Finlande, a opté pour un système de verbalisation proportionnel au revenu.

L’amélioration de la sécurité des usagers passe aussi par l’entretien du réseau routier le plus dense d’Europe. Pourtant, les crédits alloués à cette mission sont en nette baisse, ces dernières années, et la qualité des
9 645 kilomètres de routes nationales s’en ressent. Aux côtés de l’État, les collectivités s’investissent dans cette lutte. Villeurbanne, Tours et Brest sont parvenues à atteindre l’objectif « zéro victime », deux années consécutives. Ce résultat passe par une politique active de l’État et des élus contre l’insécurité routière, synonyme de drames humains, de vies brisées et de blessures souvent irréversibles.