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Publié le 30 octobre 2019

Les temps périscolaires : l’école des loisirs

En matière d’éducation, la question du temps périscolaire est majeure. Il faut penser le temps des rythmes scolaires, des besoins chronobiologiques des enfants et celui de leur éveil culturel, sportif et artistique. Imaginer une nouvelle journée de travail des élèves pour permettre de mieux étaler les périodes de classe et favoriser l’apprentissage. Dégager du temps pour pratiquer des activités plus ludiques est source d’épanouissement et de socialisation, et développe le savoir-être et le savoir-faire des enfants. Cela participe à l’éducation et la citoyenneté.

Depuis de nombreuses années, les chercheurs pointent du doigt l’inadéquation du temps scolaire aux besoins des enfants. Quand la raison dicterait des journées moins denses, des horaires réguliers et des pauses plus courtes, la France fait le contraire avec des journées intenses et des longues vacances. En rognant sur le temps périscolaire, la semaine de quatre jours instituée en 2008 n’a fait que pénaliser les enfants issus des milieux défavorisés peinant à maintenir leur attention sur des journées longues car moins stimulés par des parents moins aisés.

Les pouvoirs publics en sont conscients désormais, mais les conclusions tardent. En 2013 par exemple, Vincent Peillon rétablissait les activités périscolaires et la semaine de quatre jours et demi. Mais sa réforme fut assouplie par Benoît Hamon puis Jean-Michel Blanquer, qui autorise en 2017 le retour à la semaine de quatre jours et lance son « plan mercredi » pour permettre le regroupement des activités périscolaires sur une matinée. Autant dire qu’un certain flou plane d’une année sur l’autre…

Repenser l’école demeure un exercice complexe et périlleux. Une journée d’école et des activités en plus génèrent des surcoûts de transport et de personnel d’animation dans les petites communes. Sans négliger le sentiment d’ingérence de l’Etat envers des communes déjà très actives et l’éventuel déni des particularismes locaux.

Faire preuve de souplesse s’avère donc nécessaire face à l’hétérogénéité des situations, sans jamais oublier l’intérêt objectif de tous les élèves : journées plus courtes centrées sur la matinée, davantage de temps périscolaires et … moins de vacances. Sur ce dernier point, les points de crispations ne manqueront pas, et le gouvernement devra s’armer de courage, de doigté et du nécessaire sens des équilibres.