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Publié le 10 janvier 2021

Protection de l’océan : bénéfices pour les territoires

Avec plus de 10 millions de km , la France jouit du deuxième territoire maritime au monde. L’économie bleue génère 14 % du PIB du pays, par le commerce, la pêche, le tourisme et bien d’autres activités. Une responsabilité particulière lui incombe dans la protection de l’océan* et de ses écosystèmes, grandement affectés par le développement humain.

Les menaces environnementales qui pèsent sur l’océan sont légion. La hausse des émissions de gaz à effet de serre entraîne l’acidification et la désoxygénation de l’eau, ainsi que l’élévation de son niveau et de sa température. Les zones côtières s’érodent. A cela viennent s’ajouter aussi la pollution des mers et l’épuisement des ressources halieutiques.

Par la position qu’elle occupe, la France se doit d’être une figure de proue de la protection de l’océan. Sa diplomatie est active au niveau international pour sa reconnaissance comme un bien commun. Emmanuel Macron a aussi récemment pris l’engagement de placer 10 % des aires marines en zone de protection forte, contre seulement 1,5 % aujourd’hui, un statut très protecteur qui permet la préservation de la vie marine. Ces efforts doivent être poursuivis et amplifiés.

Cela ne signifie pas que la France devrait apprendre à se passer de son formidable atout maritime. La protection de l’océan constitue un levier pour le développement de nouvelles activités. C’est le cas des énergies marines renouvelables, comme l’éolien offshore, qui représentent à peine 0,2 % de la production primaire des énergies renouvelables (EnR) en France. Pourtant, leur potentiel permettrait de porter à 43 % la part des EnR dans le mix énergétique du pays d’ici 2023.

De la même manière, la biodiversité marine recèle des trésors médicamenteux encore sous-exploités. Le milieu marin offre une véritable « chimiothèque » de molécules dont certaines ont été à l’origine des plus grandes avancées de la médecine. Ces possibilités semblent infinies, puisqu’on estime que moins de 0,5 % des organismes marins a été étudié sous l’angle de la recherche thérapeutique.

Nous ne sommes pas assez conscients du lien indéfectible qui unit l’océan à l’homme. C’est un territoire qui demeure encore mal connu, d’où l’importance de diffuser une véritable culture océanographique auprès du plus grand nombre. Si « la mer lave tous les maux de l’homme », encore faut-il que chacun sache venir s’y baigner.