La réduction de la consommation énergétique des bâtiments et des émissions de gaz à effet de serre répond non seulement à un impératif moral vis-à-vis des générations futures, mais également à une nécessité économique. Avec 280 millions de mètres carrés, les collectivités locales détiennent 20% du foncier, ce qui représente 15% des émissions nationales de gaz à effet de serre et une facture énergétique de 1,5 milliard d’euros par an. En raison du manque de moyens, de l’absence de politique cohérente et d’une utilisation intensive des locaux communaux, cette facture se révèle particulièrement pénalisante pour les villes de taille moyenne.
En dépit de ces efforts, la France et l’Europe ne seront sans doute pas en mesure d’atteindre leurs objectifs, soit une réduction de 20% par rapport à leur niveau de 1990 de leurs émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020. Des réflexions sont en cours pour trouver de nouvelles sources de financement, comme la création d’une entité publique-privée, alimentée par les producteurs d’énergie et la Banque européenne d’investissement, la généralisation du tiers financement expérimenté avec succès en Belgique, ou la modification de la fiscalité pour tirer profit des politiques dites de « densification ». Par ailleurs, les politiques d’efficacité énergétique doivent s’inscrire dans une vision d’ensemble, industrielle, économique, architecturale et comportementale. En gardant à l’esprit que l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas.