Publications > Editos
Publié le 19 juin 2013

Les déchets, au centre de l’attention

Longtemps considérés comme une source de nuisances, les déchets suscitent aujourd’hui l’intérêt des chercheurs, des industriels et des pouvoirs publics. A tel point que certains se demandent si le temps n’est pas venu de transformer un problème en une multitude de solutions.

Le traitement des déchets s’apparente à un casse-tête pour les collectivités locales. Le coût de leur collecte s’élève à 8 milliards d’euros par an, soit 91 euros par habitant. D’après la Cour des comptes, le produit cumulé des taxes et redevances d’enlèvement des ordures ménagères a augmenté de 60,6% entre 2001 et 2008. Cette augmentation s’explique par l’amélioration de la qualité du service, l’évolution des technologies et le renforcement des normes environnementales. A cette hausse, s’ajoutent les limites des modes traditionnels de traitement. On estime que 18% des centres de tri ne répondront plus à la demande d’ici 2020, et que l’incinération ne peut constituer une solution pérenne.

Face à cette situation, les pouvoirs publics, les élus et les entreprises s’organisent. Depuis la fin de l’année 2012, les collectivités locales en charge des ordures ménagères ont adopté un programme local de prévention. D’après l’Ademe, les entreprises peuvent réduire leur production de déchets de 10% et leur facture de 14%, en adoptant une stratégie d’achat durable et en mobilisant leurs salariés autour d’un projet fédérateur. Des déchets spéciaux, comme les résidus d’hydrocarbures, les solvants ou les effluents de l’industrie chimique, seront bientôt traités par une plate-forme européenne commune. D’après le cabinet McKinsey, la valorisation des déchets pourrait générer 540 milliards d’euros d’économie.

Il apparaît néanmoins urgent de revoir l’ensemble de nos processus de production. Le gouvernement présentera dans ce but un projet de loi-cadre sur l’économie circulaire. Une réflexion sur la mise en place d’une taxation plus incitative, tenant compte de la production réelle de déchets pour chaque foyer, semble nécessaire. Si elle s’accompagne de mesures de réduction des déchets à la source, elle peut se traduire par une baisse de la facture à la charge de l’usager de 5% à 15%. Dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources, nos poubelles n’ont pas fini de nous étonner !