Atteinte à la liberté individuelle pour les uns, outil de dissuasion pour les autres, la vidéoprotection alimente le débat. Si, aujourd’hui, toutes les communes de plus de 100 000 habitants ont installé un dispositif de surveillance, il est encore difficile d’en évaluer l’efficacité avec précision, faute de recherches sur ce sujet.
D’après la Cour des comptes, le coût moyen d’une caméra s’élève à 36 600 euros, auxquels il convient d’ajouter ceux liés à la création d’un centre de traitement des images. Si, depuis 2007, l’Etat subventionne, par l’intermédiaire du Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), l’installation des caméras ainsi que leur raccordement, la maintenance et le renouvellement du matériel sont à la charge des collectivités. Par ailleurs, certains pointent les risques d’atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée.
C’est pourquoi, depuis une période récente, les pouvoirs publics ont adopté une nouvelle stratégie visant à déployer des caméras uniquement dans les lieux prioritaires, à améliorer le maillage de façon à réduire les zones blanches et à mieux encadrer l’installation de caméras à titre privé. De son côté, la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) effectue des contrôles réguliers pour s’assurer du respect de l’autorisation préfectorale, du masquage des zones privées et des conditions de conservation des images.
Si les élus semblent s’accorder sur son utilité, la vidéoprotection ne remplacera jamais la nécessité de disposer d’une présence humaine. Dans un contexte marqué par la hausse du sentiment d’insécurité, elle constitue une solution parmi d’autres pour garantir la tranquillité publique. Des innovations récentes laissent entrevoir de nouvelles applications, notamment dans le domaine de la sécurité civile, qu’il s’agisse de signaler un départ de feu, d’évaluer la stabilité des sols ou de vérifier le niveau d’un barrage. Et si la vidéosurveillance atteignait, enfin, sa maturité ?