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Publié le 19 octobre 2013

Les catastrophes naturelles se multiplient

En raison du changement climatique, les catastrophes naturelles se multiplient. Ainsi, en 2010, l’Europe a connu la plus importante augmentation de catastrophes par rapport à la moyenne de la décennie et subi 14,3% des pertes économiques mondiales. En France, d’après le ministère de l’Ecologie, un habitant sur quatre et un salarié sur trois sont concernés par un risque d’inondation. Notre pays, comme ses voisins européens, fait face à plusieurs types de risques : incendies, mouvements de terrain, secousses sismiques. Les scientifiques, quant à eux, sont formels : les épisodes extrêmes devraient s’intensifier durant les prochaines décennies.

A défaut de pouvoir les éviter, il apparaît urgent de développer des mesures dites d’adaptation. Bien souvent, les conséquences de certaines catastrophes ont comme origine une imprudence humaine : urbanisation anarchique, érosion des sols, arrachage des haies, absence de plan de prévention. On estime par exemple, que sur 8 860 kilomètres d’ouvrages hydrauliques recensés, seuls 3 000 sont en bon état, 2 000 nécessitent d’être entretenus, 1 000 se trouvent dans un état dégradé et près de 3 000 n’ont fait l’objet d’aucun examen. Face au risque, qu’il soit naturel ou technologique, les élus se heurtent parfois à l’opposition ou à l’incrédulité des populations.

Malgré tout, pouvoirs publics et collectivités locales se mobilisent. Fin 2009, 7 700 municipalités se trouvant dans une zone à risque, avaient élaboré des plans locaux de prévention. Une stratégie nationale de gestion des risques d’inondation, qui se déclinera sur 122 territoires identifiés en 2012, est en cours d’élaboration. Son but : renforcer la prévision des crues sur le réseau hydrographique géré par l’Etat et améliorer la gestion des ouvrages hydrauliques sous la responsabilité des intercommunalités. En juillet 2013, la dousième session de la commission mixte inondation (CMI) a donné un avis favorable à la labellisation et au financement de trois plans d’actions de prévention des inondations (PAPI) et d’un plan de submersions rapides (PSR). S’y ajoutent les mesures particulières prises par des communes qui se trouvent dans des zones sensibles : création de systèmes d’alerte précoce, constitution d’une réserve civile, organisation d’exercices d’alerte dans les écoles.

Si le « risque zéro » n’existe pas, il est possible d’atteindre un état « d’imprudence zéro », en faisant preuve de vigilance. Sans tomber dans la paranoïa, la France doit réapprendre à vivre avec le risque. A défaut d’agir sur les causes, anticipons les conséquences.