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Publié le 19 novembre 2013

Renouvellement urbain : le PNRU porte ses fruits

Dix ans après son lancement, le programme national de rénovation urbaine (PNRU) commence à porter ses fruits. Grâce à la mobilisation des gouvernements successifs, des élus locaux et des bailleurs sociaux, près de 45 milliards d’euros ont été investis et 610 000 logements ont été démolis, reconstruits ou réhabilités. Même si la physionomie des zones sensibles change, le taux de chômage y est bien plus élevé que dans le reste de la France et les entreprises hésitent encore à s’y installer.

En discussion à l’Assemblée nationale depuis la fin novembre, le projet de loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine marque une nouvelle étape. La future loi, qui sera adoptée au premier trimestre 2014, vise à réduire le « saupoudrage » en concentrant les efforts sur 1 300 quartiers prioritaires (au lieu de 2 493), sur le fondement d’un seul critère : un revenu par habitant inférieur à 60% du revenu médian. Elle cherche, en outre, à rationaliser les outils juridiques qui existent, grâce à la création, au niveau de l’intercommunalité, d’un contrat de ville unique dont la périodicité coïnciderait avec celle des mandats municipaux. Enfin, la future loi prévoit d’accroître les compétences de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Cette dernière aurait la possibilité de devenir co-investisseur, en prenant des participations dans des sociétés qui concourent au renouvellement urbain des quartiers, comme les maisons de santé, les locaux commerciaux ou les pépinières d’entreprises.

Il semble aujourd’hui nécessaire d’inscrire la politique de rénovation urbaine dans une logique de développement économique. Selon l’Observatoire national des zones urbaines sensibles, le taux de création d’auto-entreprises y est supérieur à la moyenne nationale. Par ailleurs, ces zones bénéficient de nombreux atouts susceptibles d’attirer les entreprises : réserves foncières importantes, faible coût du mètre carré, exonérations partielles d’impôt sur les sociétés, de taxes foncières ou de cotisations sociales. L’expérience montre que les entreprises qui ont choisi d’y investir et de s’y installer ne regrettent pas leur choix. Bien au contraire !

La rénovation urbaine est, par essence, une politique de long terme où il s’agit à la fois de réparer les erreurs du passé et de préparer l’avenir. Après dix années de « rénovation », il convient d’ouvrir un nouveau cycle, plus dynamique, centré sur le développement de talents qui ne demandent qu’à s’épanouir.