Le handicap invisible concernerait une personne sur dix. Ses causes sont nombreuses : traumatisme crânien, bipolarité, dépression, agoraphobie. Certaines maladies, comme le diabète, qui touche plus de trois millions et demi de Français, sont à l’origine de complications invalidantes : amputation, malvoyance, fatigue chronique. On estime que 10% seulement des personnes qui souffrent d’un handicap psychique travaillent dans un environnement ordinaire. La survenue d’un handicap invisible se traduit souvent chez celui qui en souffre par un risque d’exclusion : 122 000 salariés sont licenciés chaque année pour inaptitude. Dans ce contexte, nombreux sont les « handicapés » qui hésitent à informer leur hiérarchie des difficultés qu’ils rencontrent. D’autant que rien ne leur garantit de bénéficier du statut de travailleur handicapé délivré par la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées.
Le Comité interministériel du handicap (CIH) s’est réuni pour la première fois le 25 septembre dernier sous l’autorité du Premier ministre. Une nouvelle feuille de route a été établie. Parmi les pistes d’amélioration qui ont été évoquées, figurent le développement de la dématérialisation, l’allègement de la charge de travail des MDPH ou la mise au point d’une nouvelle gouvernance territoriale. La Conférence nationale du handicap, prévue en 2014, sera l’occasion d’effectuer un bilan d’étape. En attendant, chacun doit se convaincre que la « différence » est compatible avec la « compétence » et que, loin de constituer une charge, le handicap se révèle souvent un formidable ferment d’unité.