La notion de « pénibilité » a connu un regain de notoriété dans le cadre des réformes successives de notre système de retraite. Avec l’intensification du travail, liée notamment à l’introduction des NTIC, la spécialisation des tâches et la sédentarisation, de nouvelles pathologies professionnelles comme les troubles musculo-squelettiques (TMS), la dépression ou le burn-out, ont connu un développement rapide. Le travail serait-il le nouveau mal du siècle ?
Devant la gravité de la situation, les pouvoirs publics ont décidé de réagir. L’article 60 de la loi du 9 décembre 2010 impose aux entreprises de rédiger une fiche individuelle qui retrace les causes de pénibilité. Un décret du 30 mars 2011 en énumère les principaux facteurs. En 2012, l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) a mené plus de 2 000 interventions auprès des TPE et des PME. Enfin, le 22 octobre 2013, un protocole d’accord sur la prévention des risques sociaux a été signé dans la fonction publique territoriale. De leur côté, les entreprises ont compris que l’amélioration des conditions de travail se traduisait par des gains de productivité. On estime que pour un euro investi dans une action de prévention, le rendement s’élève à deux euros à l’issue d’une durée moyenne de dix-huit mois. Il suffit parfois de mesures simples : formation du management, recours à un cabinet de conseil en ergonomie, assistance technique des salariés dans l’accomplissement de tâches qui nécessitent un effort physique.
Dans un contexte marqué par la hausse du chômage et par la réduction des dépenses publiques, la prévention de la pénibilité doit devenir une priorité. Pourquoi, par exemple, ne pas l’inclure dans la formation initiale des managers ? Ne disait-on pas, jadis : « Le travail, c’est la sant » ?