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Publié le 19 avril 2014

L’Union européenne : victime d’un éternel paradoxe

Alors que de nouvelles élections européennes se profilent, l’Union européenne est toujours la victime d’un éternel paradoxe : bien que présente dans de nombreux domaines de la vie quotidienne, elle demeure la grande absente (et la grande inconnue !) du débat public.

Pour beaucoup de citoyens, l’Europe se résume à un drapeau, une monnaie et des programmes d’échanges pour la jeunesse. Or, l’Europe de 2014, c’est bien plus que ça ! On estime que 80% de la législation actuelle est d’origine communautaire. Par ailleurs, l’UE a joué un rôle moteur dans des domaines aussi divers que la parité, la libéralisation du secteur des télécommunications, le renforcement de la protection des consommateurs, la surveillance de la qualité de l’eau et de l’air. D’autres dossiers sont en cours d’instruction comme la télévision sans frontières, l’amélioration de l’étiquetage et de la traçabilité des produits ou le bilan des médicaments pédiatriques. S’y ajoutent 50 milliards d’euros par an d’investissements (dont 2 milliards pour la France) en faveur de projets urbains.

D’où vient ce déficit de notoriété ? L’UE a, semble-t-il, pâti de la crise financière dont les enjeux ont occulté tous les autres. La permanence de blocages sur des sujets aussi importants que la réforme du système bancaire, la fiscalité ou le droit du travail alimente l’image d’une Europe inefficace. D’autant que les Etats membres peinent à parler d’une seule voix sur la scène internationale. Certains pointent l’absence d’incarnation de l’Union et son déficit démocratique, malgré les améliorations introduites par le traité de Lisbonne comme la création d’un poste de président du Conseil européen, d’un haut représentant pour les Affaires étrangères ou l’extension du vote à la majorité qualifiée.

Les élections européennes constituent, à cet égard, un véritable « test de résistance » pour les institutions communautaires. Alors que l’abstention et le populisme gagnent du terrain, l’Europe doit d’urgence renouer avec ses citoyens. Et si c’était cela, le grand chantier de demain ?