En quelques années, les réseaux sociaux ont révolutionné les stratégies de communication. En établissant une relation « horizontale » avec l’internaute, ils permettraient, d’après les spécialistes, de répondre aux attentes du public en termes de personnalisation ou de participation à la prise de décision et constitueraient, de ce fait, le média démocratique par excellence.
Comme n’importe quel outil, les réseaux sociaux obéissent à des codes. Contrairement à ce qu’on observe dans les pays anglo-saxons, leur utilisation se résume en France à une approche essentiellement verticale, sans distance critique ni logique de « co-création ». Sept Français sur dix estiment que les consultations par Internet sont trop rares. Souvent, les responsables publics n’ont pas conscience des enjeux juridiques auxquels ils s’exposent ni des conséquences potentiellement désastreuses pour leur image d’une réaction « chaud ». Si les réseaux sociaux contribuent à renouer le dialogue entre les citoyens et leurs élus, ils accentuent la violence de la vie politique, tout en amplifiant les excès de l’opinion. Autant de questions qui seront débattues, avec d’autres, dans le cadre de la préparation du projet de loi sur le numérique.
Bien qu’incontournables, les réseaux sociaux apparaissent encore comme des médias secondaires ou complémentaires. Reste à savoir pour combien de temps.