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Publié le 19 novembre 2014

Smart cities : moins d’espace, mais plus de confort

La moitié de la population mondiale habite en ville et 75% des habitants de l’UE sont citadins. Cette concentration, inédite dans notre histoire, est à l’origine de nombreux défis. Les zones urbaines, très polluées, consomment trois quarts de l’énergie produite et rejettent quatre cinquièmes des émissions de CO2 de la planète. Comment vivre mieux dans des espaces toujours plus contraints ?

Les municipalités ont compris qu’elles devaient faire évoluer leur modèle. L’objectif ? Optimiser la ville, la rendre plus flexible, plus participative, en un mot, plus intelligente. S’y ajoutent des enjeux liés à la compétitivité des territoires. C’est pourquoi, en France comme à l’étranger, les initiatives se multiplient : mise à disposition des données, recours à l’e-administration, développement des compteurs électriques intelligents, installation de mobilier urbain connecté… Pour accompagner ces initiatives, les collectivités proposent des solutions innovantes : création d’une banque publique locale, de zones franches, de cités numériques, ou mise en relation avec des business angels. Dans le même temps, les comportements changent grâce aux NTIC. En témoignent le succès de l’économie du partage et l’association croissante des citoyens aux prises de décision. D’ici 2020, on estime qu’en France, le marché des smart cities devrait être compris entre 15 et 30 milliards d’euros.

Pour y parvenir, des freins doivent être levés. Le premier d’entre eux est le décalage qui existe entre le rythme des innovations et la durée de vie des infrastructures. La ville intelligente nécessite aussi d’importants investissements difficiles à monétiser, faute de modèle économique viable. A l’hétérogénéité des données s’ajoute la question de la disponibilité des réseaux et de la répartition des flux entre 3G, 4G, WiFi et fibre optique. Services publics et entreprises doivent en outre apprendre à travailler de façon transversale. Enfin, il convient de protéger l’usager contre une mauvaise exploitation de ses données personnelles.

La ville intelligente ne doit pas être à l’origine de nouvelles fractures entre des territoires « la pointe » et des zones délaissées, mais un facteur de progrès pour tous. Et si l’intelligence résidait dans le partage ?