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Publié le 19 décembre 2014

Handicap et Alternance

Même si les mentalités évoluent, la représentation du handicap a, quant à elle, peu changé. Dans le monde du travail, celui-ci est encore perçu par les employeurs, comme un facteur de complexité. D’où proviennent ces blocages ? Quels sont les leviers à actionner pour permettre aux personnes en situation de handicap de s’insérer dans l’emploi et in fine, dans la société ?

En 2013, le taux de chômage des personnes handicapées s’élevait à 21%, soit à un niveau deux fois supérieur à la moyenne. Depuis la loi du 11 février 2005, les entreprises de plus de 20 salariés ont l’obligation d’employer 6% de salariés handicapés sous peine de pénalités. Même si d’après l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des handicapés (Agefiph) les cotisations des entreprises baissent depuis 2007, les personnes handicapées représentent respectivement 3,1% et 4% des salariés des secteurs privé et public. Parmi les raisons invoquées pour expliquer ce retard : l’insuffisance de la formation initiale (80% des actifs handicapés n’ont pas le bac et 7 000 enfants handicapés ne sont pas scolarisés) ; une mauvaise orientation ; des difficultés d’accès à la formation professionnelle.

À la suite du comité interministériel du 25 septembre 2013, des dispositions ont été introduites dans la loi du 5 mars 2014 relatives à la formation professionnelle. Désormais, les personnes handicapées pourront constituer un compte personnel de formation et bénéficier d’une prise en charge spécifique, notamment dans le domaine de l’orientation. Autre levier : le recours à l’alternance, qui permet à l’employeur de respecter ses obligations d’emploi, tout en proposant une formation adaptée aux besoins de l’entreprise. En effet, 52% des personnes handicapées en alternance trouvent un emploi stable. Un des enjeux consiste à développer l’alternance dans le secteur public dont le coût pour les collectivités demeure encore trop important. S’y ajoutent des solutions innovantes, comme les entreprises d’entraînement ou pédagogiques (EEP), les formations en ligne ou l’inclusion de la formation professionnelle dans les programmes de rééducation.

L’objectif n’est pas de « compenser » le handicap, mais de donner à chacun une chance d’apporter sa contribution à la société.