Plus d’un demi-siècle après sa construction, la filière nucléaire française demeure au cœur du débat public. La catastrophe de Tchernobyl puis, plus récemment, celle de Fukushima a conduit de nombreux pays à s’interroger sur la pérennité de leur modèle énergétique. Qu’en est-il en France ?
Cependant, l’accident de Fukushima, la multiplication des incidents sur des réacteurs dont la durée de vie a été allongée, ainsi que les imprécisions sur le coût réel de leur démantèlement poussent d’aucuns à demander un changement radical de stratégie. D’autant que la question des déchets est loin d’être réglée. Le projet de loi relatif à la transition énergétique, adopté en première lecture le 14 octobre 2014, entend préparer l’avenir sans tirer un trait sur le passé. En plafonnant la puissance du parc nucléaire à son niveau actuel et en portant la part des énergies renouvelables à 23% en 2020 et à 32% en 2030, ce texte vise à modifier, de façon progressive, le modèle énergétique français. Notre appareil de production est appelé ainsi à devenir plus économe en énergie, plus décentralisé et plus sûr.
Même s’il semble illusoire de remplacer à court terme l’énergie nucléaire par les énergies renouvelables, la question de la pérennité du modèle énergétique français, dans sa forme actuelle, est posée. Plus qu’à un simple changement de paradigme, c’est à un véritable changement de société que nous sommes appelés.