L’eau est une ressource fondamentale. Si elle n’est pas menacée d’épuisement, y accéder se révèle de plus en plus difficile, sous l’effet de la croissance démographique, du développement économique et des changements climatiques. Pollution et sécheresse font courir de graves risques sanitaires aux populations et menacent le développement économique.
La France peine à atteindre l’objectif d’un bon état écologique de ses masses d’eau de surface et souterraines, fixé à l’horizon 2027 par la réglementation européenne. En 2015, seulement 69% des eaux souterraines et 63% des eaux de surface étaient aux normes. Cette situation est en grande partie le fruit de l’agriculture et de l’élevage intensifs, et du recours massif aux engrais et pesticides. Sans disparaître complètement, les pollutions industrielles les plus spectaculaires ont tendance à se résorber sous l’effet de réglementations toujours plus strictes, du moins en France et dans la plupart des économies avancées.
Mais de nouveaux types de pollutions sont apparus, que les stations d’épuration ont grand-peine à éliminer. Les filtres des quelque 4 300 milliards de mégots de cigarettes jetés par terre chaque année rejettent une centaine de substances chimiques dans les eaux, comme le font les fibres artificielles issues du lavage des vêtements. Quant au plastique, dont l’utilisation s’est répandue dans des proportions gigantesques ces dernières décennies, il se dégrade en microparticules qui absorbent les polluants et contribuent ainsi à la contamination des eaux, de la faune et de la flore. La réglementation évolue, pour limiter par exemple le recours aux produits plastiques à usage unique. Mais il faudra une révolution des comportements pour freiner durablement ces phénomènes.
Le sujet de la pollution prend d’autant plus d’importance avec le développement du stress hydrique, l’accès limité à la ressource en eau. On estime que 40% de la population mondiale est aujourd’hui confrontée à cette situation, sous l’effet de la croissance démographique et du réchauffement climatique. La France n’échappe pas à cette menace, comme en témoignent les épisodes de sécheresse qui s’intensifient sur son territoire. Elle pourrait s’inspirer d’autres pays pour y faire face, comme Israël qui, installé sur une zone particulièrement aride, utilise 80% de ses eaux usées pour irriguer son agriculture.